Vivendi a annoncé qu’il s’abstiendrait au cours du vote portant sur une résolution censée diminuer sa part dans l’opérateur.
C’est le jour tant attendu pour Vivendi, qui veut augmenter son influence sur Telecom Italia. L’opérateur italien, dans lequel, le groupe français est le premier actionnaire avec 20,116?% du capital. Celui-ci tiendra ce mardi à 11 heures son assemblée générale extraordinaire des actionnaires. Et elle s’annonce houleuse.
L’une des décisions qui sera soumise au vote repose sur la nomination de quatre administrateurs que demande Vivendi. Les choses ne seront pas faciles pour le français car de nombreux investisseurs italiens n’y sont pas d’accord. Bolloré possède des parts dans Mediobanca qui dispose déjà quatre administrateurs chez Telecom Italia où siège également Tarak Ben Ammar… également membre du conseil de Vivendi.
Au cours de cette assemblée, il sera aussi soumis la transformation des 6 milliards d’actions d’épargne de l’opérateur en actions ordinaires. Ce qui aurait pour conséquence de diminuer Vivendi de 20,116?% à moins de 14?%. C’est une action qui n’arrange pas les ambitions du groupe de Vincent Bolloré. Et celui-ci a pris la décision en fin de semaine passée de faire connaître sa position face à Telecom Italia, en annonçant qu’il se désisterait lors du vote de cette résolution. Jusqu’ici, à ce jour, le groupe français acceptait tout et s’arrangeait à se faire accepter chez l’italien, il affiche désormais sa force et commence publiquement une épreuve de force.
Rapport de force
«?Cette décision de Vivendi crée un rapport de force entre Vivendi et le conseil de Telecom Italia, indique un observateur. Vivendi voit bien qu’on veut lui mettre des bâtons dans les roues?». Le vote de cette résolution est en effet établi avant même que n’arrive l’éventuelle entrée de Vivendi au conseil de Telecom Italia. Mais le français juge qu’une telle mesure «?devrait relever d’un conseil d’administration qui représenterait mieux les actionnaires actuels de Telecom Italia?». En clair, après la nomination des quatre administrateurs qu’il demande.
«?Avant que Vivendi n’entre au capital de Telecom Italia, il y avait Telefonica et plusieurs investisseurs comme Generali comme investisseurs… Et ils étaient représentés au conseil de Telecom Italia. Aujourd’hui, Vivendi n’exige rien d’autre qu’un conseil qui représente mieux le capital?», indique une source proche du dossier.